Catharsis

21 juin 2012 at 19:24 (Amours de femmes, Liberty, libertine...)

Ces lèvres inconnues qui se posent sur les siennes… Des lèvres épaisses et sèches. Cette langue, pointue, qui se fourre goulument dans sa bouche, qui la fouille, la bouscule, la brusque…

Elle a envie de le repousser mais elle se ravise. C’est son destin, elle le sait bien.

Alors, elle s’abandonne.

Les mains vigoureuses qui avaient saisi son visage descendent à présent le long de son corps. Il la découvre, palpe avidement sa féminité. Ses paumes saisissent  ses seins, ses fesses. Dans la fougue de son étreinte, il la soulève, l’attire vers lui et lui avale la bouche de plus belle.

Nausée…

Elle se reprend. Il ne faut pas résister : c’est un passage obligé.

Elle s’allonge sur le lit et le laisse venir à elle, écarte les cuisses docilement pour mieux l’accueillir. Il l’écrase, lui coupe le souffle.

Il glisse les doigts le long de sa fente. Elle est humide. Elle est prête. Alors, il se redresse, empoigne sa queue et s’enfonce en elle.

Elle se crispe et se cambre sous les coups de reins. Des gémissements s’échappent de sa gorge. Parfois des râles. Parfois des cris.

Elle est bonne, il prend un pied de dingue. Il la bourre, encore et encore, remonte ses jambes pour la pénétrer aussi profondément qu’il le peut. Enfin, il finit par jouir dans un spasme.

Il s’est détaché d’elle, elle est allongée à côté de lui. Elle lui tourne le dos. Il lui demande si elle a aimé, elle acquiesce dans un murmure affirmatif. Il ne voit pas les larmes qui coulent sur le drap.

Voilà, c’est fait. Elle a couché avec un autre. Elle n’en avait pas envie. Elle savait que ce ne serait pas pareil, qu’il n’y aurait plus cette magie. Mais c’était une étape de plus vers la guérison, vers l’oubli. L’oubli de Lui…

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Le défi…

17 novembre 2011 at 17:17 (Amours de femmes, Liberty, libertine...)

Elle était assise dans le noir, pensive, la tête entre les mains, éclairée par la seule lumière de l’écran.

Il lui avait lancé un défi : il voulait qu’elle écrive un texte érotique. C’était une grande première pour elle. Un exercice difficile de surcroît. Outre le fait de dépasser sa timidité, il lui faudrait éviter les pièges inhérents à ce genre : la vulgarité, les descriptions chirurgicales peu sensuelles et enfin la banalité car bien souvent l’histoire n’est qu’un prétexte pour amener l’action.

***

A la recherche de l’inspiration, elle alla jeter un œil sur le blog qu’il gérait. Cela faisait quelques semaines maintenant qu’elle suivait fidèlement ses publications. Elle aimait son écriture fluide, et précise, son imagination fertile. Il n’hésitait pas non plus à employer des mots crus, à décrire des scènes violentes ou à parler de sexe sans fard. Et cela l’excitait. Cela renforçait l’image virile qu’elle se faisait de lui.

Elle avait appris à le découvrir un peu à travers ses récits. Il leur était arrivé également de correspondre de manière plus privée mais cela restait assez épisodique. Elle n’aimait pas parler pour ne rien dire et il n’était pas non plus du genre bavard. Et puis, pourquoi se presser ? Ils avaient tout le temps du monde pour apprendre à se connaître.

Elle redressa le buste en souriant. Ça y est ! Elle la tenait, son idée…

Alors, ses doigts se mirent à courir sur le clavier et elle raconta. Elle lui raconta. L’effet que produisait sur elle ses nouvelles. Combien son écriture la faisait fantasmer, combien elle donnerait cher pour être l’une de ses héroïnes ; qu’il la caresse avec rudesse sous l’emprise de la passion, qu’il la prenne avec ardeur sans dire un mot…

Elle lui révéla comment, lors de sa dernière lecture, elle avait remonté sa nuisette et entrouvert les jambes. Qu’elle avait humecté ses doigts de salive, que sa main était descendue lentement le long de son corps ; que, de l’autre, elle avait entrepris de se caresser voluptueusement les seins, pinçant leurs extrémités jusqu’à les sentir se dresser.

Elle lui raconta le soupir d’aise que ses doigts polissons lui avaient arraché quand elle les avait faits pénétrer en elle ; la montée de son désir qui avait abondamment humidifié son entrecuisse ; son bouton qu’elle avait titillé longuement au gré des sensations et de son envie et enfin, la vague de plaisir qui avait finit par lui submerger le bas-ventre.

***

Elle savait le pouvoir que les mots avaient sur lui. Elle savait que sa queue raidirait lorsqu’il lirait sur son blog à elle ce court récit par lequel elle lui dévoilait son attirance. Révélation offerte à ses yeux mais aussi au tout venant. Car ce texte serait public. Mais lui seul pourrait s’identifier comme en étant le destinataire. Démarche totalement impudique et d’autant plus troublante, mélange subtil de fiction et de réalité… Elle savait qu’il se sentirait mal à l’aise d’être ainsi instrumentalisé. Mais elle était espiègle et aimait trop jouer. Il l’avait défiée, elle avait relevé le gant.

Elle se relut une dernière fois et, en jubilant, cliqua sur le bouton « Publier ».

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L’amant

7 avril 2011 at 14:23 (Amours de femmes, Liberty, libertine...)

Perdue dans ses pensées, les yeux rivés sur les pavés, elle traversa la rue sans prendre la peine de regarder si une voiture arrivait. Encore quelques mètres et elle se retrouverait devant la porte.

Elle appuya sur la sonnette. Le bruit d’un horrible carillon désaccordé lui vrilla les tympans. L’ouvre-porte s’actionna et elle entra. La taulière, une soixantenaire alerte et fluette, vint à sa rencontre. Sans qu’elle eût à lui poser la question, celle-ci lui indiqua le numéro de la chambre. Cette fois, c’était au dernier étage.

Elle gravit lentement l’escalier, faisant grincer malgré elle les marches en bois recouvertes de vinyle imitation… bois. A mi-chemin, elle s’appuya contre le mur pour céder le passage à un couple qui descendait à vive allure. Il devait avoir la cinquantaine. Il était bedonnant et mal fagoté. Elle semblait être encore jeune, la trentaine peut-être, mais son regard était déjà éteint. Arrivés en bas, une dispute éclata entre eux et la femme se mit à proférer ce qui semblait être des injures dans un sabir incompréhensible.

Elle frappa trois coups légers et il vint lui ouvrir. Il était nu et bandait déjà. Il lui passa une main dans le cou, l’attira brusquement à lui et se mit à l’embrasser avidement. Leurs langues se mêlèrent. Elle lui rendit longuement son baiser, plaquant son corps contre le sien, passant ses doigts dans ses cheveux. Rien qu’à le voir, à le toucher, il l’excitait, la rendait folle de désir.

Il se mit à la caresser, elle continua de l’embrasser. Il fit tomber sa veste, glissa ses mains sous son pull léger, l’enserra contre lui dans une étreinte frénétique, couvrit ses seins, son cou, son ventre de baisers.

Elle ne tarda pas à se retrouver nue à son tour et ils firent l’amour comme ils le faisaient à chaque fois : passionnément…

Elle se détacha de ses bras, repue, épuisée. Il lui jeta un regard amusé, les yeux brillants. Il savait comment la dompter, la combler et en était fier. Ils se rhabillèrent en silence, échangeant à peine un mot ou deux. Juste avant de quitter la pièce, il lui plaqua un dernier baiser sur les lèvres, comme un « merci ». Ils descendirent et il paya la chambre. Puis, ils sortirent et, tout en échangeant encore quelques banalités et se séparèrent enfin. Jusqu’au prochain rendez-vous…

Perdue dans ses pensées, les yeux rivés sur les pavés, elle traversa la rue sans prendre la peine de regarder si une voiture arrivait. C’était indéniable, elle adorait les moments qu’elle passait en sa compagnie. C’était le meilleur amant qu’elle avait jamais eu. Il savait lui faire tourner la tête comme personne. Et pourtant…

Pourtant, après, elle ne pouvait s’empêcher de se demander à chaque fois pourquoi elle revenait.

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La gourmande

7 avril 2011 at 14:20 (Liberty, libertine...)

Elle le prit sans hésiter entre ses doigts fins et le regarda longuement avec envie.

Enfin décidée, elle sourit puis entr’ouvrit légèrement sa bouche, l’effleurant du bord des lèvres. Il était dur, ferme, comme elle aimait. A ce constat, n’en pouvant plus de désir, elle ferma les yeux et libéra sa langue.

Elle commença à parcourir doucement son contour. Mmm, c’était un vrai délice. Elle en avait déjà eu d’autres auparavant bien sûr, mais celui-ci, elle l’avait tellement attendu qu’elle voulait savourer cet instant passé avec lui.

Finalement, elle sentit que le moment de le prendre à pleine bouche était venu. Alors, brusquement, elle l’engouffra. D’un coup. Goulûment, avidement. Et elle entreprit de le sucer avec délectation. Sa langue se mit à tourner autour de lui, follement, sans retenue. Elle le fit aller et venir furieusement dans sa gorge, l’enfonçant parfois presqu’à s’en étouffer. Elle était en pleine extase.

Enfin, le sentant couler en elle, elle l’avala d’un trait.

Ah Dieu !

Qu’il était bon, fort, puissant, ce carré de chocolat !

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